Dans un entretien exclusif, le Directeur Général du Groupe Essono Rugby Cameroun fait le point du tournoi du dynamisme. Il évoque également la situation à la Fédération Camerounaise de Rugby.
Monsieur le Président, comment se porte le Groupe Essono Rugby Cameroun ?
Le Groupe Essono se porte bien. Nous menons nos activités normalement et sans problème malgré l’adversité.
Depuis le début du tournoi du dynamisme, la plupart des choses se font hors de Yaoundé. Pourquoi avez-vous décidé d’organiser cette 6ème journée à Yaoundé ?
Nous avons organisé cette sixième journée à Yaoundé parce que les militaires ont accepté de nous donner le terrain. Car, la fédération s’emploie à écrire aux administrations pour nous empêcher d’avoir des infrastructures de bon niveau. Aujourd’hui, les militaires ont décidé d’essayer un peu avec le Groupe Essono et nous ont donné cette belle infrastructure. Voilà pourquoi aujourd’hui nous jouons au stade militaire. Les conditions de sécurité sont optimales et le jeu est très beau en cette 6ème journée.
Justement parlant de ce tournoi du dynamisme, nous sommes rendus à la 6ème journée. Quel bilan peut-on faire ?
Au jour d’aujourd’hui, le premier bilan qu’on peut faire c’est au niveau technique déjà. Rendu à cette 6ème journée, le niveau technique augmente. Nous observons une amélioration technique au sein de chaque formation. Il y a encore quelques clubs, deux ou trois, comme Gorilles d’Ebolowa et Rhinocéros, qui traînent un peu la patte. Mais tous les autres, vraiment le niveau technique a augmenté. C’est ce qui nous permet, par exemple, de négocier des tournois privés internationaux. Parce qu’il faut comprendre qu’en matière de rugby, il y a énormément de tournois internationaux privés. Les instances faitières qui sont officielles, qui jouent avec les équipes nationales, ne font pas beaucoup de tournois. Donc là, à cette allure, nous pensons que la 7ème journée qui aura le 28. Juin prochain, le niveau aura davantage augmenter. Et qu’à l’issue de cette 7ème journée, on pourra monter une sélection qui pourra aller rivaliser avec les clubs du côté du Ghana.
Vous avez décidé de lancer le rugby à 15, quelque chose qui avait pratiquement disparu dans notre pays. Dans le cadre de cette initiativen vous faites face à des difficultés, notamment venant de la Fédération Camerounaise du Rugby…
Effectivement, nous avons beaucoup de difficultés venant de la Fédération Camerounaise du Rugby. Nous ne savons pas pourquoi. Nous sommes une association qui fait la promotion du rugby. Normalement, la fédération devrait travailler avec nous. Elle devrait voir le nombre de clubs que nous avons, les infrastructures que nous avons, le matériel que nous avons. Et essayer de s’associer avec nous pour organiser le bon rugby. Mais il se trouve que la fédération s’emploie plutôt à vouloir tuer le Groupe Essono. A vouloir faire en sorte que le Groupe Essono cesse d’exister. Et que tous ces enfants se retrouvent au quartier. Nous avons pratiquement 800 adeptes. Et que tous ces 800 adeptes, joueurs, encadreurs et arbitres qui jouent là, aillent au quartier. Ce qui n’est pas du tout bien. Actuellement, nous nous employons à surmonter ces difficultés.
Le Cameroun est sous la menace d’une suspension. On a observé il y a quelques jours des échanges, les correspondances entre Rugby Afrique et le ministère d’espoir et de l’éducation physique. Quelle est la position du Groupe Essono ?
La position du Groupe Essono est celle là où nous observons le jeu politique au rugby. Bon, la suspension qui est pendante sur la tête du Cameroun, c’est vraiment regrettable. Parce que Rugby Afrique a mené des enquêtes sur la dernière élection. Et il faut voir que Rugby Afrique n’a pas un problème avec l’Africa Rugby, ni avec le Cameroun. Rugby Afrique a un problème avec le bureau élu. Pour Rugby Afrique, cette élection s’est mal déroulée. Ils ont mené des enquêtes. Leur représentant qui était au Cameroun lors des élections a fait des rapports.
Et a relevé beaucoup d’irrégularités, beaucoup de fraudes, qui ont amené Rugby Afrique à exiger que ce bureau soit dissous. Et qu’il y ait de nouvelles élections. Aussi, Rugby Afrique a constaté justement que la fédération elle-même ne faisait rien.
Et que le Groupe Essono, par exemple, qui fonctionne et qui travaille, est exclu des activités fédérales. Voilà pourquoi ils ont demandé cela. Et malheureusement, la fédération s’entête. Ils ont poussé le ministère des Sports et de l’éducation physique à refuser d’exécuter les orientations de Rugby Afrique. Et malheureusement, le Cameroun s’oriente vers une suspension.
Que faut-il faire pour sauver le Rugby Camerounais ?
Actuellement, pour sauver le rugby camerounais, la meilleure des choses, c’est de laisser les personnes compétentes gérer ce rugby. Rugby Afrique demande l’inclusion. Cela veut dire que tous les acteurs du rugby puissent être amenés à choisir leur dirigeant. Mais l’inclusion ne veut pas dire unanimité au niveau du bureau exécutif.
Au bureau exécutif, ceux qui sont compétents présentent leur liste. Et maintenant, tous les rugbymans, tous les acteurs votent. Celui qui gagne, tant mieux. Donc actuellement, il faudrait que le bureau actuel de la Fecarugby démissionne. Pour permettre qu’il y ait de nouvelles élections. Et que de véritables acteurs du rugby prennent la direction du rugby.
Et vous verrez, il y a beaucoup de compétence au rugby au Cameroun. Mais il ne faut pas qu’une bande de personnes qui n’arrivent à rien faire s’accapare de ce rugby et l’envoie à la suspension comme ils sont en train de vouloir le faire.
Propos recueillis par Junior NTEPPE KASSI
COMMENTS