La Team Cameroun prend part pour la première fois de son histoire au championnat du monde de gymnastique prévue du 19 au 25 octobre 2025 à Jakarta en Indonésie.
C’est un moment historique pour la gymnastique camerounaise. Pour leur première participation aux 53e Championnats du Monde de Gymnastique Artistique à Jakarta, les Lions et Lionnes Indomptables de la discipline n’affichent pas seulement une condition physique impeccable, mais surtout une santé mentale remarquable, prête à affronter l’élite mondiale. Loin de se laisser submerger par la pression, l’équipe fait preuve d’une maturité et d’une détermination inspirantes.
Voyage et adaptation : vaincre la fatigue par la confiance
Le chemin vers Jakarta fut long et éprouvant, un défi logistique que les athlètes ont su transformer en une première victoire psychologique. Ngom Onguene, gymnaste camerounais, en témoigne avec un sens aigu du dépassement de soi : « Le voyage était un peu long et pas facile. J’ai pu m’adapter. Malgré quelques douleurs, je me suis remis en question et j’ai pris confiance en moi. » Cette capacité à transformer l’adversité la fatigue du voyage, les douleurs physiques en un moteur de motivation est la marque d’un mental de champion. Il conclut : « Je suis prêts à défendre valablement les couleurs de mon pays et réaliser une bonne performance ».
Le même optimisme est partagé par Ruben Sodea, membre de l’équipe masculine de gymnastique artistique. Face à des infrastructures et des instruments « exceptionnels » qui l’ont initialement « impressionné » et même fait « peur », le gymnaste a rapidement inversé la tendance. « Mais, maintenant, tout va pour le mieux. Je démarre la compétition avec le moral haut », affirme-t-il, illustrant parfaitement la transition réussie de l’anxiété à la concentration.
Stress, observation et apprentissage : L’humilité stratégique
Aborder un tel événement, qui « regroupe les meilleurs athlètes du monde », est intrinsèquement source de stress, comme l’admet Lisa Ntsam. Néanmoins, la gymnaste camerounaise ne se laisse pas paralyser. Sa perspective est celle de l’apprentissage stratégique : « C’est assez stressant d’aborder cette compétition… Mais, nous allons donner le meilleur de nous tout en observant et en apprenant des athlètes plus expérimentés. »
Cette approche donner le maximum tout en adoptant une posture d’observateur et d’apprenant est non seulement humble, mais aussi psychologiquement saine. Elle permet de canaliser le stress de la performance vers une énergie productive, en se focalisant sur le progrès plutôt que sur l’unique résultat. C’est une attitude qui dénote une grande intelligence de compétition.
Le soutien fédéral : une préparation holistique
Derrière cette assurance individuelle se trouve une préparation méthodique orchestrée par la Fédération Camerounaise de Gymnastique (CAMERGYM). Annie Flore Teneku, la présidente, souligne que l’ambition de « faire rayonner le drapeau Camerounais » passe nécessairement par le bien-être de ses athlètes.
Elle précise que les gymnastes ont bénéficié d’« un programme d’entraînement bien aménagé », mais insiste surtout sur des aspects essentiels à la bonne santé mentale et physique : « Le suivi médical des athlètes ainsi que la qualité de la nutrition ». Ces mesures témoignent d’une approche globale où la performance technique est indissociable du soutien psychologique et physique.
Logés dans le Subdivision 9, les représentants camerounais ont eu droit à une dernière séance d’entraînement « très poussive » pour peaufiner leurs stratégies avant leur entrée en compétition ce mardi 21 octobre 2025. La sérénité et la détermination affichées par Ngom Onguene, Ruben Sodea et Lisa Ntsam sont le signe que, pour cette délégation pionnière, l’objectif est déjà atteint : celui de se présenter sur la scène mondiale prêts mentalement et fiers de porter les couleurs de leur pays. Leur véritable performance résidera dans cette capacité à transformer le stress de la première fois en une source d’énergie positive.
Junior NTEPPE KASSI
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