ALAIN CHRISTIAN KINGUE : «NOUS FAISONS DU JUDO POUR QU’IL Y AIT DES CHAMPIONS»

HomeActualités

ALAIN CHRISTIAN KINGUE : «NOUS FAISONS DU JUDO POUR QU’IL Y AIT DES CHAMPIONS»

Le président de la Fédération Camerounaise de Judo s’exprime au terme de l’édition 2025 de la Coupe du Cameroun tenue le 12 juillet 2025 au Dojo National de Yaoundé.

Monsieur le président, rendu au terme de cette édition de la Coupe de Judo, qu’est-ce qui selon vous a bien marché ? 

L’organisation a bien marché. Nous avons eu une participation populaire. Nous avons des clubs qui sont venus des régions du Sud-ouest, du Littoral, de l’Est et  du Centre. C’était une très belle fête. D’autant plus que le challenge était élevé. Nous avons eu le suspense jusqu’à la dernière minute du combat. Je crois que sur le plan disciplinaire aussi ça a marché. Nous n’avons pas eu d’éclats de voix. Nous n’avons pas eu de discussion venant de part et d’autre. Donc, je crois que je peux donner une note de 9 sur 10. Parce que je crois que quand on fait des compétitions de Judo,  s’il n’y a pas d’incidents majeurs, s’il n’y a pas de discussion,  s’il n’y a pas de clubs qui se plaignent de l’arbitre, qui se plaignent des règles, ce que tout a réussi.

Donc pour le moment, je suis entièrement satisfait. D’autant plus que nous faisons du Judo pour qu’il y ait des champions. Il faut qu’il y ait de nouveaux champions tout le temps. Et nous avons eu une nouvelle équipe, une belle équipe d’Énergie Judo Club  qui a été championne, qui recherche ce titre depuis des années. Cela veut dire qu’un travail de fond a été fait. Ils n’ont pas baissé les bras malgré les multiples défaites les années précédentes. Ils ont montré qu’ils en avaient envie. Ils ont finalement été récompensés.

Président, la Fédération Camerounaise de Judo est une véritable vache à lait en termes de médailles glanées pour le Cameroun sur le plan continental. C’est quoi le secret ? Pourquoi ça marche toujours aussi bien ?

Déjà, nous avons quelque chose qu’on a de particulier en Judo. Vous savez, le Judo est l’école de la vie. Et quand on apprend la vie, il faut être sérieux, il faut être discipliné,  il faut être posé, il faut être organisé.

Et nous essayons de mettre de l’accent là-dessus. Déjà, quand on vient au Judo, on ne vient pas d’abord pour la compétition. On vient pour apprendre certaines valeurs de la vie, certaines valeurs éducatives et de discipline. Donc déjà, on discipline nos athlètes. On apprend à nos athlètes ce que c’est que la cohésion, le travail en groupe,  le travail d’équipe. Et puis maintenant, il faut qu’on ait des patriotes.

Être patriote, c’est savoir ce qu’on veut et se donner à fond pour la patrie.  C’est pour ça que quand on va aux compétitions, les athlètes ne vont pas faire de la figuration. Quelle que soit l’issue de la compétition en termes de rendu pécunier, ils n’attendent pas forcément une prime, ils n’attendent pas forcément une médaille exceptionnelle venant de l’État du Cameroun. Ils travaillent d’abord pour l’honneur du Judo. Ensuite, ils travaillent pour l’honneur de leurs familles, pour l’honneur de la Fédération.

Chacun dans sa plus petite entité doit pouvoir apporter sa modeste contribution. C’est ça l’esprit qu’on cultive chez nos athlètes.  Avant d’être un commerçant, avant d’être mercantile, chercher une prime quelconque, montrez qu’un judoka, c’est quelqu’un d’exemplaire pour la société. Donc, c’est ça notre secret. Et puis, nous avons aussi du travail qu’on fait sur le fond. Ce n’est pas seulement sur le plan psychologique qu’on galvanise nos athlètes. Nous avons maintenant un travail pratique sur les tatamis.

Nous avons près de 80 clubs régulièrement affiliés à la Fédération Camerounaise de Judo sur toute l’étendue du territoire que nous suivons. Et pour que ces clubs existent, il faut qu’il y ait des ressources humaines formées. Donc, nous mettons l’accent sur la formation des ressources humaines.

Nous avons des entraîneurs de qualité qui sont formés dans les plus grands instituts du Judo sur le plan mondial. Nous avons par exemple la Semelweiss University en Hongrie qui forme les entraîneurs de Judo. Nous avons près d’une trentaine d’entraîneurs qui ont été formés là-bas.

Nous avons des sessions de formation même sur le plan local avec des entraîneurs qui ont eu l’opportunité d’aller se former ailleurs, qui viennent restituer ce qu’ils ont appris. Et puis, nous travaillons aussi avec d’autres entités en étroite collaboration notamment la Fédération Internationale du Judo et l’Union Africaine du Judo.  Nous avons des arbitres compétents. En moins de dix ans, nous avons pu monter six arbitres mondiaux au Cameroun. Alors que par le passé, nous n’avions qu’un seul arbitre mondial pour le Cameroun.

En dix ans, on a pu avoir six arbitres mondiaux. Et nous faisons aussi dans la parité. Nous donnons aussi l’opportunité aux dames d’avoir  leurs mots à dire dans l’évolution, dans le travail fédéral. Et vous voyez que, même la plupart des médailles sont gagnées par la gent féminine. De toute façon, le judo fait la fierté du Cameroun.

Que prévoit la suite des activités au sein de la Fédération Camerounaise de Judo ?

Déjà, nos jeunes des sélections nationales Cadets et Juniors prennent part cette semaine au championnat d’Afrique de leur catégorie prévue du 17 au 20 juillet à Luanda en Angola. Nous avons deux compétitions à savoir : les championnats d’Afrique cadets individuels et par équipe et les championnats d’Afrique Juniors individuels et par équipe.

Les Cadets vont commencer la compétition le 17 juillet et finissent le 18 juillet. Et les juniors finissent le 20 juillet.  Et puis, par-dessus le marché, nous avons la cerise sur le gâteau. Nous aurons en Europe un stage supervisé et organisé par la Fédération internationale du Judo, qui aura lieu entre le 20 et le 21 juillet seulement pour les Cadets. Donc, voilà déjà la prochaine échéance internationale pour notre pays.

Je crois que vous allez relayer abondamment les espoirs de nos jeunes judokas là-bas. Ensuite, nous avons un championnat national pour les Cadets et Juniors du côté de Bertoua, à la fin du mois d’août. Nous avons également nos traditionnelles activités de vacances, pour animer, recruter et faire vivre notre vivier de clubs.

Donc, 90% des clubs de Judo du pays font des activités spéciales vacances.  Nous recrutons des gens spécialement pour les vacances.  Il y en a qui restent, il y en a qui repartent, mais ça nous fait avoir plus d’athlètes.

Et puis, toujours en termes de compétitions, nous avons l’African Open de Yaoundé au mois de novembre, qui est une compétition internationale.  Nous aurons également l’African Open de Dakar et l’African Open d’Abidjan. Le  Grand Slam d’Abu Dhabi, du côté des Émirats Arabes Unis, ne sera pas en reste. Nous allons envoyer notre équipe. Et nous préparons aussi d’autres échéances internationales, notamment les Jeux islamiques qui auront lieu du côté de Riyad, en Arabie saoudite, au mois de novembre. Nous avons également les Jeux africains de la jeunesse, qui auront lieu du côté de l’Angola, au mois de décembre.

Nonobstant les activités de formation pour nos cadres, nous allons faire des séminaires de renforcement des capacités pour nos cadres. Et nous avons deux entraîneurs nationaux qui ont été inscrits, justement, à la nouvelle session de formation des entraîneurs mondiaux, notamment le coach Donna Ngo Batang, qui commence dès le 5 août,  une session de formation en  Hongrie. Donc, voilà un peu les grands rendez-vous de la Fédération. (5:58) C’est un programme surchargé.Propos recueillis par Junior NTEPPE KASSI

COMMENTS

WORDPRESS: 0
DISQUS: