Le Président de la Fédération Camerounaise de Tennis de Table fait le point des préparatifs du Championnat d’Afrique Centrale de la discipline prévu du 7 au 9 juin 2024 à Yaoundé au Cameroun.
Monsieur le président, nous sommes rendus à quelques jours du démarrage du championnat d’Afrique Centrale de Tennis de Table que le Cameroun abrite cette année, quels sont les enjeux majeurs et la spécificité d’une telle compétition?
On parle de championnat d’Afrique Centrale, mais en réalité, je préfère parler de qualification pour le championnat d’Afrique Senior. Vous devez comprendre que la Fédération Internationale de Tennis de Table a mis en place un système qui voudrait que, pour participer au championnat du monde, il faut se qualifier à partir d’une compétition continentale. En ce qui concerne l’Afrique, c’est le championnat d’Afrique. Maintenant, pour se qualifier pour le championnat d’Afrique Senior, il faut être passé par la compétition régionale. Le Cameroun a été retenu depuis l’année dernière lors de l’Assemblée Générale de la Fédération africaine qui s’est tenue à Tunis pour abriter cette compétition. Pour le moment, nous avons cinq pays inscrits à savoir : le Cameroun, le Gabon, le Congo Brazzaville, la RDC et la Guinée Equatoriale. Je voudrais vous dire qu’en terme de participation, c’est déjà un très bon chiffre parce que l’année dernière à Kinshasa, nous avions moins de participants. Donc, ce sera très certainement une grande première dans nos compétitions.
Quelles sont les dispositions qui ont été prises pour assurer un plein succès autour de l’organisation de cette compétition ?
Pour une compétition comme celle-ci, il y a des obligations pour la Fédération qui organise. La première des choses, c’est d’avoir un hôtel officiel qui héberge tous les participants. Il faut assurer l’accueil et le transport depuis l’aéroport pour l’hôtel et assurer le transport de l’hôtel pour le site de compétition selon des règles bien précises et beaucoup d’autres obligations. Nous avons l’expérience car nous avons organisé le championnat d’Afrique en 2010. Ensuite, nous avons organisé le championnat des clubs en 2015. Et, récemment, nous avons organisé le championnat d’Afrique Seniors à Yaoundé. Donc, en termes d’expérience en matière d’organisation, nous en avons. Bien entendu, il faut du matériel et des équipements dignes d’une compétition de ce niveau. Nous disposons de ces équipements et de ce matériel grâce au fait que nous avons organisé ces compétitions sus-cités notamment le dernier championnat d’Afrique Senior. De ce fait, nous avons des tables qui sont utilisées dans les compétitions mondiales, toutes les séparations et le revêtement du sol. Donc, nous disposons de tout le nécessaire sur le plan technique pour organiser une compétition de classe mondiale.
Cinq pays ont déjà confirmés leur participation à ce rendez-vous sous régional. Quel sera la formule de la compétition ?
Lorsque vous avez cinq équipes inscrites à une compétition de Tennis de Table, ces équipes sont regroupées en une poule unique. L’équipe qui termine en tête est sacrée championne. Les deux premières se qualifient d’office pour le championnat d’Afrique Senior par équipe. S’agissant de la compétition individuelle, en fonction du nombre de personne, il est prévu des poules qui seront constituées au minimum de trois joueurs. Et en général, les deux premiers de chaque poule sont qualifiés et rejoignent la deuxième étape qui est celle de l’élimination directe dès les huitièmes de finale ou des quarts de finale en fonction du nombre d’athlètes inscrits.
Combien de joueuses et de joueurs seront engagés par épreuve et quelles sont les ambitions du Cameroun à cette compétition ?
Le Cameroun aura six joueurs et cinq joueuses engagés dans la compétition individuelle. Il faut dire qu’en ce qui concerne les épreuves simples, chaque pays a un maximum de cinq joueurs qui peuvent être qualifiés. C’est-à-dire que pour toute la région, huit joueurs se qualifient par genre. Notre ambition est d’avoir cinq joueurs sur huit qualifiés. A Kinshasa l’année dernière, nous avons pu faire qualifier quatre et nous pensons raisonnablement que ce n’est pas être très ambitieux que de viser un nombre de qualifier. S’agissant de la compétition par équipe, nous avons l’ambition de qualifier les deux équipes autant chez les Dames que chez les Messieurs. Je rappelle que l’année dernière, ces deux équipes avaient été qualifiées. Il faut préciser que quatre titres sont enjeux. Il s’agit de celui du champion seniors Messieurs, la championne Senior Dames, le champion par équipe Senior Messieurs et le champion par équipe Senior Dames. Notre ambition est de glaner les quatre titres. L’année dernière à Kinshasa, nous avions remporté le titre en messieurs par équipe. Nous avons joué les finales en simple Dames et simple Messieurs ainsi que celle par équipe Dames pour un seul titre remporté.
Qu’est ce qui justifie l’absence de Sarah Hanffou à cette compétition sous régionale qui se profile à l’horizon ?
Sarah Hantfou vient de se qualifier pour les Jeux Olympiques Paris 2024. Elle avait des challenges beaucoup plus importants. C’était son objectif de l’année. Elle a été championne d’Afrique en 2010. Elle est parmi les meilleures joueuses d’Afrique. Vous comprenez que son ambition ne serait pas d’être championne d’Afrique Centrale. Ce n’est pas un manque d’humilité. Mais, vous comprenez que sur un plan purement sportif, il n y a pas d’intérêts pour Sarah à venir participer à cette compétition. Elle estime que c’est de bon ton de laisser les jeunes participer au championnat d’Afrique Centrale pour s’apprêter et s’aguerrir au lieu qu’elle vienne prendre une place. Cela lui donne l’occasion de mieux se préparer pour les J.O. Je voudrais dire que sont qualifiés d’office pour les Championnats d’Afrique, les huit premiers joueuses et joueurs sur la base de leur ranking mondial au moment où se déroule la compétition. Donc, tous les meilleurs joueurs et joueuses sont qualifiés d’office. Ils n’ont pas besoin d’aller participer à une compétition régionale. Donc, pour Sarah, il n y a aucun intérêt sportif à participer à cette compétition. Elle n’en a pas besoin pour se qualifier au championnat d’Afrique.
Peut-être un mot à l’endroit du public et des fans de la discipline…
Nous invitons le public à venir découvrir le Tennis de Table et à venir soutenir ceux qui défendent les couleurs du Cameroun. Nous sommes l’une des disciplines qui assure la qualification des athlètes Camerounais pour les Jeux Olympiques. Donc, le Tennis de Table mérite qu’on lui accorde de l’attention. Je voudrais vous dire par la présente que nous préparons l’avenir. Je vous ai cité tout à l’heure les joueurs phares de notre équipe. Batix Ylane a 18 ans. C’est l’un des grands espoirs du Tennis de Table africain. Nous avons également des jeunes pleins de potentiel. Le Directeur Technique National a décidé d’inclure dans notre équipe, des jeunes de 15 ans et donc notamment l’un des jeunes qui a gagné la Fenassco récemment à Limbe. Chez les Filles, nous aurons Koulla Winnie qui a 16 ans. C’est pour dire que nous voulons donner un signal fort au Cameroun et à l’Afrique.
Propos retranscrits par Junior NTEPPE KASSI
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