Dans un entretien exclusif, la présidente de la Fédération Camerounaise de Gymnastique (Camergym) revient sur l’académie de gymnastique tenue du 13 au 17 décembre 2023 à Yaoundé en présence des experts venus de l’Union africaine de la discipline. Elle dresse également le bilan de la saison écoulée et fait des projections sur la saison à venir.
Présidente, que retenir au terme de l’académie des juges en gymnastique artistique tenue en la semaine dernière à Yaoundé ?
L’académie de gymnastique qui vient de s’achever a été très enrichissante et très édifiante pour nous juge ressortissant du Cameroun. Pas parce que nous n’avons pas de juges ou que nous étions incapable de juger. Mais, plus parce qu’il y a des agrès dont nous ne disposons pas au Cameroun pour lesquels, il faut apprendre le jugement. Cette académie a permis aux participants de s’enrichir au jugement de tous les agrès masculin et féminin. Puis, d’avoir toutes les astuces et les détails qui échappaient à notre connaissance auparavant pour parfaire le niveau de jugement. Les différents modules de jugement ont été développés. Nous avons appris la vitesse avec laquelle l’évaluation d’un enchainement doit être rendue. Cette académie a en somme permis d’harmoniser le niveau de jugement des participants dans toutes les régions du Cameroun. Parce que, les juges, on en avait quelques-uns dans certaines régions. Mais, maintenant, on en aura dans pratiquement toutes les régions du Cameroun. Ce qui va nous faciliter le travail à l’avenir et qui nous donnera des ouvertures quant à la possibilité d’avoir des juges à l’international. Parce que jusqu’ici, nous n’en avons qu’un seul et dans une seule discipline de la gymnastique artistique. Pourtant, le règlement en gymnastique demande à chaque fédération présente à une compétition d’avoir des juges dans chaque discipline à laquelle elles participent. Si ce n’est pas fait, ce sont les pénalités qui tombent.
Au regard des résultats enregistrés, peut-on dire que vos objectifs ont été atteints ?
On regard des différents résultats enregistrés, nous sommes optimistes parce que plusieurs participants se sont considérablement démarqués pendant l’académie. Et donc, ils sont prometteurs et ils seront évalués d’ici la fin de l’année prochaine au niveau international. Ladite évaluation se fera au niveau de la Fédération internationale de Gymnastique en fin d’Olympiade. C’est-à-dire en fin d’année 2024. Cela veut dire que, nous avons encore un an pour continuer à travailler afin d’améliorer les acquis. Nous avons d’ailleurs pris des mesures avec les experts présents pour continuer à parfaire la formation de ces participants en ligne.
Quel bilan faites-vous de votre première saison à la tête de la Fédération Camerounaise de Gymnastique ?
Le bilan de la saison qui s’achève est assez positif. Nous avons pu à 80% développer notre plan d’action qui a été proposé en début de mandat. Nous avons pu réaliser également environ 90% des activités proposées dans le calendrier de cette année. Nous sommes satisfaits des résultats du développement de la saison. Nous avons désormais des coordonnateurs de Ligue qui permettront de développer la gymnastique dans chaque région. Nous avons plus de visibilité quant à l’existence de la gymnastique et à son développement. Nous avons de plus en plus de pratiquants en gymnastique puisque nous avons pu organiser des séminaires et des académies qui ont permis d’améliorer le niveau des entraineurs et des juges.
Que prévoir le calendrier de la saison 2024 ?
Ce qui nous tient à cœur pour la saison prochaine est de vulgariser d’autres disciplines que la gymnastique artistique qui est la plus connue. Nous allons entreprendre des formations dans les disciplines moins connues comme le parcours où nous allons accueillir un camp d’entrainement d’ici le mois prochain. Et puis d’autres disciplines comme la gymnastique rythmique, l’aérobie etc. Nous envisageons d’avoir également des formations à ce niveau pour vulgariser ces autres disciplines. Le calendrier des activités de l’année 2024 sera donc riche en formation et évidemment, nous aurons nos compétitions nationales. L’innovation est que la première journée se passera au niveau des régions avec les championnats régionaux puisque désormais, nous aurons la gymnastique dans les dix régions du pays. Nous aurons une finale régionale qui sera qualificative aux finales zonales. Le système des zones étant maintenu. Ensuite, nous disputerons nos finales nationales. Nous prévoyons également de participer à des compétitions internationales avec l’accompagnement du gouvernement et du Comité National Olympique et Sportif du Cameroun. Nous espérons donc participer aux différents championnats d’Afrique qui sont qualificatifs aux Jeux Olympiques ainsi qu’aux Jeux africains de la jeunesse. Nous essayerons de pousser notre plan d’action qui prévoit l’entrée dans les Jeux universitaires. Pour cela, nous avons commencé à entreprendre des démarches que nous allons poursuivre.
En début de saison, vous avez évoqué l’arrivée du matériel moderne de gymnastique pour améliorer les conditions de travail des acteurs de la discipline au Cameroun. Qu’en est-il à ce jour ?
L’année 2024 va accueillir le matériel et la pratique dans le matériel qui a été si bien annoncé en début de mandat. Déjà, nous avons une table qui est un matériel Olympique encore inconnu au Cameroun mais, utilisé au niveau international depuis quelques années. Une deuxième cargaison de matériel plus fourni sera mise en embarquement d’ici la fin du mois de décembre pour arriver en fin janvier début février 2024 au Cameroun. Donc, même à ce niveau, nous essayons de tenir les promesses de notre plan d’action. Cela permettra d’accroitre les performances de nos gymnastes sur la scène nationale et internationale.
Propos recueillis par Junior NTEPPE KASSI
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