Dans un entretien exclusif, le Coordonnateur Technique National de la Fédération Nationale du Sport Universitaire (FENASU) dresse le bilan de la première édition des Championnats Zonaux Universitaires (CHAZU). Il fait également des projections sur la phase finale des Jeux Universitaires prévue l’année prochaine à Ebolowa.
Monsieur le Coordonnateur, quel bilan faites-vous au terme de cette première édition des CHAZU ?
Le bilan au niveau de la Fédération Nationale du Sport Universitaire (FENASU) est totalement positif. L’objectif préalable de la nouvelle formule de l’organisation des Jeux Universitaires était de rapprocher les jeux vers ceux qui en ont le plus besoin, c’est-à-dire les institutions universitaires. Jusque-là, nous organisons les essais universitaires avec 19, 20 ou 22 institutions universitaires.
Mais, avec les Championnats Zonaux Universitaires, nous avons réussi l’exploit de regrouper 37 institutions universitaires. L’objectif global n’est certainement pas encore atteint, parce qu’aujourd’hui, nous enregistrons au niveau de l’enseignement supérieur, près de 500 institutions de l’enseignement supérieur.
Donc, il serait important pour nous de regrouper, au cours d’une édition des Jeux Universitaires, ou alors des Championnats Zonaux Universitaires, 300 institutions universitaires. Ce qui permettrait à l’ensemble de la communauté universitaire de se retrouver derrière le produit que la Fédération Nationale du Sport Universitaire est en train de leur présenter. Mais, déjà partir de 20 à 37 institutions montre qu’il y a eu une évolution. Car, 17 Institutions Universitaires se sont ajoutées dans la famille déjà existante.
Comment avez-vous réussi à attirer autant d’universités ?
Nous avons pu réussir ce pari à travers des offres attractives. Avant, pour être membre de la Fédération Nationale du Sport Universitaire, il fallait débourser la rondelette de 5 millions de Fcfa. Aujourd’hui, pour être membre de la Fédération, en fonction de l’effectif de vos étudiants, vous déboursez à partir de 250 000 Fcfa. Ce sont certainement ces mesures prises par le ministre d’État, le ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr Jacques Fame Ndongo, avec l’assistance du président du Bureau d’exécutif national, le Pr Roger Tsafack Nafosso, que nous avons pu attirer ces autres institutions qui ont fini par comprendre que le sport universitaire est une plus-value pour elles, afin de pouvoir, elles aussi, vendre leurs différentes filières, ainsi que tous les parcours académiques qu’elles proposent aux étudiants de Cameroun.
Peut-on dire que les objectifs ont été atteints ?
Le premier objectif, qui était celui de fédérer un maximum d’institutions, a été atteint. Le deuxième objectif était celui de relever le niveau des compétitions sportives universitaires. Avec l’ancienne formule, on retrouvait parmi les athlètes des gens qui étaient encore en cours d’initiation, parce qu’en fait, on pratiquait un coubertinisme tronqué qui voulait que l’essentiel ait de participer aux compétitions universitaires.
Mais aujourd’hui, avec le challenge sportif qui consistait à défendre avec la plus grande ardeur possible les couleurs de notre institution, afin de pouvoir se qualifier pour les finales nationales des Jeux Universitaires, qui se tiendront à Ebolowa en 2026. Les institutions se sont retrouvées, en train de sélectionner parmi leurs effectifs, les meilleurs athlètes, la fine fleur, dans les différentes disciplines pour lesquelles elles ont postulé. Ce qui nous a permis, d’avoir des compétitions d’un niveau très relevé et, vraiment, de ce côté-là également, le saut qualitatif a été atteint. Nous sommes donc, ne serait-ce que sur ces deux aspects-là, amplement satisfaits.

Combien d’athlètes, au total, ont pris part à cette compétition dans les différentes zones ?
Bien, à Dschang, nous avons commencé avec 1 050 étudiants. Lorsque nous sommes allés à Maroua, nous sommes montés à 1 200 athlètes. A Buea, nous avons attaqué avec 1 300 athlètes. Et à Bertoua, nous nous sommes retrouvés à 2 350 étudiants. Ce qui fait que, lorsque vous chiffrez globalement le nombre d’étudiants, nous tournons sensiblement dans les 6 000 étudiants qui auront pris part aux championnats Zonaux Universitaires. L’explication est toute simple. Vous avez eu 17 institutions supplémentaires qui se sont ajoutées aux 20 habituelles qui venaient souvent. Donc, en conséquence, le nombre d’étudiants a augmenté. L’intensité, la qualité des compétitions et la culture universitaire aussi au cours de ces Championnats zonaux disputés dans les quatre villes que vous avez citées.
Monsieur le coordonnateur, regrouper 6 000 étudiants n’est pas chose évidente. Quelles sont les mesures sanitaires que vous avez prises pour assurer leur sécurité sur le plan sanitaire?
Au niveau de la Fédération Nationale du Sport Universitaire, nous nous sommes organisés de telle sorte que, avant même que les étudiants n’arrivent sur le site de compétition, ils sont auscultés de long en large ou de haut en bas pour s’assurer que ceux qui se rendent sur les sites de compétition soient aptes à prendre part aux compétitions sportives de haut niveau. Ça veut donc dire que, dans chacune des institutions, il y a un cahier des charges sur le plan sanitaire pour s’assurer que les enfants n’aient pas des pathologies ou encore des contre-indications qui les contraignent à ne pas prendre part aux compétitions que nous organisons.
Maintenant, sur le site, nous avons des hôpitaux de référence. Nous avons un assureur qui est en place pour prendre en charge tous les cas éventuels qui pourraient apparaître à la suite, soit des accidents survenus pendant les joutes sportives, soit des incidents survenus dans le cadre de l’organisation des Jeux universitaires. Donc, nous avons des équipes médicales mobilisées pour la circonstance et nous travaillons généralement sur un plan médical harmonisé. Ce qui permet que, sur chaque site de compétition, nous ayons un poste médical avancé qui permette qu’en cas d’incident, tout de suite, les patients soient pris en charge et pour les plus sérieux soient référés dans des hôpitaux préalablement identifiés et dans lesquels notre assureur est positionné. Ceci, pour permettre une prise en charge complète des enfants pendant et après les compétitions, pour s’assurer que les parents ne soient pas là à supporter les charges résultantes de l’organisation d’un fait qui ne leur incombe pas.
Sur le plan sanitaire, toutes les dispositions ont été prises au niveau de la Fédération pour que nous n’ayons pas d’incidents, ou encore que les parents ou les institutions n’aient pas à supporter les charges résultantes des accidents survenus au cours des compétitions organisées par la Fédération Nationale du Sport universitaire.
Donc vous dites qu’aucun cas majeur n’a été enregistré sur le plan sanitaire, aucun incident majeur n’a été enregistré ?
Incidents, non ! Mais des accidents, oui ! C’est-à-dire que nous avons eu des luxations dans des sports de combat. En l’occurrence, nous avons même eu des cas de fracture. Mais, ce sont des enfants qui ont été totalement pris en charge par la FENASU à travers son assureur et jusqu’à l’instant où je vous parle, nous n’avons eu aucun retour d’une plainte indiquant un quelconque désarroi de parent ou d’une institution à la suite de ce que l’assureur se serait défilé au lieu de prendre en charge effectivement l’enfant ou les enfants qui ont été victimes d’accident. Les cas les plus sérieux qui ont nécessité pour certains des opérations continuent d’être suivis jusqu’à l’instant où je vous parle.

La suite, ce seront les Jeux Universitaires Ebolowa en 2026. Quelles sont les institutions universitaires qui se sont qualifiées pour cette phase finale ?
Il est difficile, au moment où je vous parle, de vous dire avec exactitude le nombre d’institutions qualifiées. Vous savez, nous avons dans notre programme 13 disciplines en compétition. Et le brassage, la communion de la communauté universitaire que la Fédération Nationale du Sport Universitaire veut que les institutions puissent compéter dans les disciplines où elles se sentent le plus aptes ou alors le plus à même de pouvoir effectivement continuer avec leur compétition. Ce qui fait que sur les 37 institutions qui ont pris part aux différents mouvements, je n’ai aucune réserve à vous dire que nous avons enregistré environ 33 ou 34 institutions qui ont pu se qualifier pour les finales nationales. Chacune dans une discipline pour certaines et pour d’autres dans la plupart des disciplines, notamment les mastodontes que nous connaissons tous, c’est-à-dire les universités d’État et puis certaines institutions privées qui, jusqu’ici, se sont distinguées, chacune en ce qui les concerne, au niveau du sport universitaire.
Je voudrais citer ici l’Institut Universitaire Siantou, l’Institut Universitaire du golfe de Guinée, l’Institut Universitaire de la Côte, pour ne citer que celle-là, et puis toutes les autres institutions qui, chacune en ce qui les concerne, se sont spécialisées dans certaines disciplines et qui font que nous pourrons effectivement avoir un nombre représentatif d’institutions lors des finales nationales à Ébolowa, même si elles ne seront pas présentes dans toutes les disciplines. Mais à date, nous pouvons vous dire que nous aurons entre 30 et 32 institutions universitaires qualifiées pour les finales nationales universitaires, même si certaines ne sont qualifiées que dans une seule discipline ou deux.
Est-ce qu’il y a eu des cas de dopage aux états enregistrés au cours de ce changement ?
La Fédération Nationale du Sport Universitaire s’inscrit en droite ligne de la politique nationale du sport propre, qui est effectivement diligentée de main de maître par le Professeur Moëlle Kombi, ministre des sports et de l’éducation physique. Et au cours de nos différents regroupements, nous avons eu l’appui de l’Organisation Camerounaise de Lutte Contre le Dopage dans le Sport (OCALUDS) pour s’assurer que ceux des athlètes qui se distinguent par leur rendement ou encore par leur capacité à vaincre les autres, le font de manière, le font dans le style terrestre, de la morale et de l’éthique sportive. Donc, des prélèvements ont été faits sur un certain nombre d’étudiants, et comme vous le savez, nous n’avons pas encore, au niveau du Cameroun, des laboratoires ayant l’outillage ou l’arsenal nécessaire permettant de déterminer tout de suite le résultat des prélèvements. Donc, pour le moment, nous sommes en attente des résultats, des échantillons qui ont été envoyés dans un pays occidental pour analyse. Lorsque les résultats nous parviendront, que nous pourrons vous dire avec exactitude si nous n’avons pas eu de cas de dopage ou si nous en avons eu.
Mais, par expérience, depuis que nous travaillons avec l’OCALUDS, ça fait pratiquement 5 à 7 éditions des Jeux universitaires, tous les prélèvements que nous avons eus se sont révélés négatifs. Et avant d’arriver à l’échantillonnage ou alors au prélèvement des échantillons, la Fédération nationale du Sport Universitaire, à travers son volet médical, n’a de cesse de sensibiliser les institutions universitaires, à travers leurs encadreurs, à travers les responsables et à travers les athlètes, sur la nécessité ou alors l’impérieuse nécessité pour eux de pratiquer de manière propre le sport. D’où l’assurance que nous avons que, même chez les enfants qui ont été prélevés, la probabilité pour qu’il n’y ait pas de cas positif est pratiquement à 90,9%.
Monsieur le Coordonnateur, pour cette première édition des Championnats Zonaux, on peut dire que la Fédération Nationale du Sport universitaire a réalisé un coup de maître…
Oui ! Sur la question, je voulais un peu ironiser en disant que, lorsque la Fédération proposait cette nouvelle formule d’organisation des Jeux Universitaires, beaucoup avaient pensé que nous organisions des Jeux à minima et que ce serait un flop sur le plan sportif, un flop sur le plan du marketing. Mais, je puis vous dire que, depuis le premier regroupement à Dschang, même le ministre d’Etat a été stupéfait par l’engouement populaire, par l’adhésion des institutions et de nos partenaires pour cette nouvelle formule.
Donc, globalement, nous sommes satisfaits. Il est vrai que la satisfaction ne peut pas être totale, vous savez, qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite. Et dans ce sens, nous avons pris acte des manquements que nous avons pu observer ici et là, dans tous les aspects de l’organisation.
Et nous vous promettons que, pour l’avenir, nous ferons des choses beaucoup plus professionnelles encore, et que le public qui nous attend ne sera pas déçu par la qualité du spectacle qui sera offert, par la qualité de l’organisation que la Fédération Nationale du Sport Universitaire proposera. Et ce ne sera évidemment que pour l’honneur, pour le bonheur, pour l’embellie et pour le rayonnement du sport universitaire en particulier et le sport camerounais en général.
Propos recueillis par Junior NTEPPE KASSI
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