Dans un entretien exclusif, le président de l’Association des présidents des écoles, centres et académies de formation de football du Cameroun (Apecaf) fait le point des activités au sein de son association. Il parle également de la situation du football jeunes.
Monsieur le président, comment se porte votre association ?
L’Apecaf se porte plutôt bien dans un environnement où on sait qu’exercer comme promoteur de structure de formation en matière de football n’est pas la plus aisée au Cameroun. Mais, l’Apecaf a pu se faire une place de choix au milieu de cet environnement.
Plusieurs activités ont été menées depuis le début de l’année au sein de votre association. Quel bilan à mi-parcours peut-on faire ? Qu’est ce qui reste à faire ?
L’Apecaf a ses activités classiques à savoir : l’Assemblée générale, la rencontre avec les promoteurs de structure de formation etc. Nous avons lancé notre année avec des activités dans la région du Nord. Nous avons fait les villes de Garoua, Maroua et Ngaoundéré. Puis, nous sommes allés dans les régions de l’Ouest, de l’Est et du Sud. Aujourd’hui, nous pouvons vous rassurer que l’Apecaf est implanté dans les 10 régions du Cameroun. On a connu quelques difficultés mais, on reste serein. Nous avons déjà accompagné plus de 500 centres de formation dans l’acquisition du matériel d’entrainement. Nous avons accompagné plusieurs centres de formation dans les procédures administratives pour la saison 2022-2023. Nous avons accompagné plusieurs centres de formation dans les procédures juridiques pour la même saison. Bref, nous avons mené une série d’activités qui n’avaient pour but que de promouvoir le football jeunes et d’accompagner les promoteurs des structures de formation.
Comment faire pour être membre de l’Apecaf ? Combien de membres dispose votre association à ce jour ?
Pour être membre de l’Apecaf, c’est la chose la plus facile. Déjà, on est membre de droit parce qu’on est promoteur d’une structure de formation. Maintenant quand on a une structure, on est membre de fait et on est aussi membre actif. On doit s’acquitter de ses frais d’affiliation élevés à la somme de 10 000 Fcfa et pour affilier son académie le montant s »élève à la somme de 100 000 Fcfa. Lorsqu’on s’est acquitté de ces frais en tant que promoteur de structure de formation, on a le droit de prendre part à toutes les activités de l’Apecaf. Aujourd’hui, malgré certaines intimidations de ceux qui veulent tordre le cou à la bonne marche du football jeunes, je peux vous assurer que nous allons à plus de 500 voire 800 membres.
Quels sont vos objectifs à court, moyen et long terme ?
A court terme, il était question de sensibiliser les personnes sur les biens fondés de l’Apecaf. Je crois qu’aujourd’hui cela a été fait puisque l’Apecaf est implanté dans toutes les régions du Cameroun. A moyen terme, il est question de repenser la formation à la base des footballeurs et restructurer les centres de formation afin que ceux-ci jouent pleinement leur rôle pour le bien être du football Camerounais. Maintenant, à long terme, nous souhaitons produire des produits de qualité qui pourront servir nos différentes sélections nationales, le football local et pourquoi pas être des références à l’étranger.
La situation du football jeunes préoccupe au Cameroun. Tout récemment le coût de la licence a été augmenté. Quel commentaire faites-vous sur cette décision des dirigeants du football jeunes ?
Je vais vous dire honnêtement que lors de nos séances de travail avec le président de la Ligue de football jeunes, il avait souvent évoqué l’éventualité d’une augmentation du coût de la licence. Nous même au vu des raisons qu’il avançait, on trouvait judicieux que cela se fasse. Mais, on n’avait pas vu cela venir parce que nous sommes à environ 200% de l’augmentation du coût de la licence. Ce qui est quand même assez fort pour les promoteurs de centre de formation qui n’ont même pas de subvention jusqu’à ce jour et qui doivent se débrouiller pour faire survivre leur structure. Maintenant, si on regarde tout ce qui entoure l’augmentation des frais de licences, on dira qu’augmenter les frais de licences ne permet pas de résoudre le problème du football jeunes. Car, Le problème fondamental est de faire jouer les structures de formation. Parce qu’un jeune en phase de formation doit être capable de livrer 40 matchs au cours d’une saison.
Quels sont les mécanismes utilisés par l’Apecaf pour pallier cette situation ?
Le bureau exécutif de l’Apecaf s’est réuni il y a quelques jours. A l’issue de cette rencontre, le bureau exécutif a donné mandat au président de saisir la Ligue de football jeunes et de renégocier le coût des licences. Je crois que le courrier y afférent est déjà parti. Nous attendons les résolutions.
Quels sont les rapports que votre association entretient avec l’exécutif en place au sein de la Fédération Camerounaise de football ?
Malgré tout ce que nous avons entrepris jusqu’aujourd’hui, nous ne sommes pas reconnu par la Fecafoot. Il faut dire que l’Apecaf a été créé pour soutenir l’action du président actuel de la Fédération Camerounaise de football. Nous avons déployé des efforts mais jusqu’aujourd’hui l’Apecaf n’est pas considéré par la Fecafoot comme une association qui œuvre dans le football au Cameroun. Tout simplement parce qu’on nous reproche l’absence d’un parrain. Cela ne nous ébranle pas. On continue à travailler sereinement. Pour montrer leur mépris, nous ne sommes pas invités à l’Assemblée générale de la Fecafoot du 10 octobre 2023. On ne sait donc pas qui parlera au nom du football jeunes. Aujourd’hui le football jeunes est un four tout dans lequel chacun vient se servir pour servir ses intérêts. Toutefois, en termes de rentabilité et en termes de visibilité, le football Camerounais n’aurait pas eu mieux que Samuel Eto’o. Le président de la Fecafoot, Samuel Eto’o est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Cependant, le président peut commettre quelques erreurs mais son quotient crédit les efface rapidement. Au niveau de l’Apecaf, nous accompagnons les actions du président de la Fecafoot.
Des activités en perspective…
Nous y travaillons parce que nous voulons organiser notre tournoi national « Paix et Solidarité » en fin d’année. Ce tournoi regroupera les champions des 10 régions du Cameroun. Ce tournoi sera placé sous le parrainage du ministre des Sports et de l’éducation physique. Nous sommes en train de réunir toutes les conditions pour que ce tournoi soit une véritable fête du football jeunes au Cameroun.
Propos recueillis par Junior NTEPPE KASSI
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