A 65 ans, la Team manager de la sélection nationale U-23 Dames de volleyball par ailleurs Directeur Technique National continue d’œuvrer pour le développement de la discipline.
C’était l’une des premières joueuses à intégrer la sélection nationale Dames de volleyball du Cameroun lors de sa création dans les années 70. Ses aptitudes physiques, sa taille, son engagement dans la pratique du sport en général et du volleyball en particulier font d’elle une valeur sûre. « A mes débuts, je pratiquais le football avec mes grands frères et cousins au Camp Tonnerre. Ensuite, j’ai été pris en main par Feu Atangana Louis de Gonzaque entre 1970 et 1971, alors élève en classe de 4e au Collège Privé Mongo Beti. Il m’a amené au Canon sportif de Yaoundé où j’ai évolué et j’ai été capitaine jusqu’à mon entrée à l’Institut national de la Jeunesse et des Sports (Injs) lors de l’année académique 1974-1975. Bien avant, j’ai été pris en mains en 1968 par le Club de Judo de Maître Christian Hortin car je débordais d’énergie. Avec ce Club, j’ai remporté une médaille de Bronze au Caire en Egypte durant une compétition africaine cette année-là. Parallèlement, je pratiquais l’athlétisme et l’acrobatie au Collège où j’ai pris part à mes premiers Jeux OSSUC durant l’année scolaire 1971/1972 à Yaoundé à l’épreuve de 400m comme minimes », explique-t-elle.
A l’Injs, elle va étendre son apprentissage à d’autres disciplines. C’est ainsi qu’elle intègre l’équipe nationale de handball où elle évolua comme 3ème gardienne de but. Sur la même lancée, elle représentera aussi l’Injs au 100m, 400m, 4×400 m, au lancer de poids et en Saut en Longueur aux Jeux nationaux. Cette participation sera marquée par de nombreux succès. Cependant, l’un des moments forts pour Yvette Moukouri à l’Injs fût son premier contact avec la balle de volleyball. « Lorsque je suis admise à l’Injs, je brûle d’envie de découvrir le volleyball. Nous faisions cours à la Cité U (boîte d’allumettes, Ndlr), l’enseignant Feu Dr Djepin renseignant sur le règlement de la discipline, mes camarades étaient réunis débout autour de lui. Pendant ce temps, j’étais assise et ayant au préalable pris sans son autorisation un ballon, je me suis mise à tapoter dessus. Ce qui n’était pas du goût de l’enseignant qui m’a tout de suite réprimandé. Curieusement, cela a encore fait grandir en moi la volonté de m’amuser avec la balle et de pratiquer cette discipline», argumente-t-elle.
Près de 20 ans de carrière comme joueuse
En tant que joueuse de volleyball, elle a connu deux clubs avec lesquels, elle a remporté plusieurs distinctions. « Durant toute ma carrière, j’ai connu deux clubs à savoir : l’Injs et le Yuc VB. Avec ces derniers, j’ai gagné le championnat national et la Coupe du Cameroun à plusieurs reprises. Ceci, sans oublier les titres de meilleure joueuse et meilleure attaquante régulièrement obtenue de 1977 à 1993», explique-t-elle.
Portée par son talent, elle est convoquée en équipe nationale par le staff technique constitué du Russe Vassili Netchai et du camerounais Charles Nganda. « C’est en 1978 que j’intègre la sélection nationale de volleyball. Ce fût un moment assez particulier de ma vie. Les encadreurs m’ont fait confiance et je suis resté dans le groupe jusqu’en 1993 après les Jeux africains du Caire en Egypte disputés en 1991 où nous avons remporté la médaille de Bronze», lâche-t-elle.
Un parcours administratif élogieux
Après une brillante carrière comme joueuse, elle va se perfectionner dans le domaine de l’entrainement en France. C’est ainsi qu’elle obtient son DESS en Entrainement Sportif de Haut Niveau (1ère promo) à l’Injs et sa Maitrise en Motricité et Performance Sportive à l’Université Claude Renard de Lyon en 2001. Par la suite, elle préside aux destinées de la fédération camerounaise de gymnastique (Fecagym) de 2000 à 2004 avant de devenir tour à tour présidente de la Commission Femme et sport Zone 4 Afrique de l’Acnoa depuis 2003 et membre du Panthéon Olympique du Cnosc depuis le 9 décembre 2009.
Nommée DTN n°1 par le ministre des Sports et de l’éducation physique en 2007 à la Fecavolley, une décision du Président de l’institution lui confie la responsabilité de s’occuper des sélections nationales féminines tout en étant la boussole sur le plan technique au niveau la programmation et la planification des activités sportives conformément à la politique de la refondation.
Sollicitée au plus haut niveau, Yvette Moukouri garde de bons souvenirs de sa carrière. « Ce qui m’a le plus marqué positivement était ma première sélection en équipe nationale et ma place de titulaire jusqu’à la fin de ma carrière sportive. Il y a aussi eu la réception au palais présidentiel en 1981 par le président Ahmadou Ahidjo. La rencontre avec les feux chefs d’Etat Ivoirien Felix Houphouët-Boigny en 1983 et le Kenyan Daniel Arap Moi en 1987. Sans oublier ma médaille de la longévité remise en 1990 en Egypte car plusieurs fois retenue dans la sélection africaine comme meilleure attaquante ; mon invitation du Prince d’Arabie Saoudite en 2013 dans cadre femme et Sport chez la fille/femme musulmane et surtout l’invitation le président du Comité International Olympique (CIO) à Washington DC en 2018 dans le cadre du même type de séminaire. Toutefois, sur le plan négatif, je note avec amertume la non prise en compte de nos décorations (mérite sportif 3e classe en 1992, Ndlr). Je tiens à préciser que je n’accepterai pas d’être décorée à titre posthume », martèle-t-elle.
Un nouveau défi à l’horizon
Nommée récemment Team manager de la sélection nationale U-23 Dames, Yvette Moukouri n’a pas manqué de saluer cette décision du président de la Fecavolley, Julien Serge Abouem. « J’ai accueilli cette nouvelle avec joie et j’exprime toute ma gratitude à l’endroit du président de la FCVB. C’est un nouveau défi. Je vais essayer de mettre mon expertise au service du groupe», confie-t-elle. Née le 23 Octobre 1957 à la Maternité de Lolodorf, elle recommande aux jeunes sportifs de beaucoup travailler sans tricher dans l’humilité, le respect de l’autre et allier la pratique du sport aux études.
Par Junior NTEPPE KASSI
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