Dans un entretien exclusif, le président de la Fédération Camerounaise de Bodybuilding and Fitness (Fecabof), Achille Balemagna fait le point des travaux de construction de son complexe sportif. Il évoque également le calendrier de la saison 2025 et les ambitions de l’institution dont il a la charge.
Président, à quel niveau se situe les travaux du complexe sportif que vous construisez sous fonds propres et que vous comptez mettre à la disposition de la Fédération Camerounaise de Bodybuilding and Fitness ?
Le niveau d’avancement des travaux se trouve à 60%. Nous sommes dans les phases actives. On s’emploie à évoluer afin que d’ici le milieu du mois de juin, qu’on puisse déjà utiliser la première partie des bâtiments qui comporte la salle de sports, le Fitness et les autres facilités prévues.
Pouvez-vous nous présenter brièvement la composition de ce complexe et sa superficie?
La superficie du complexe sportif s’étend sur un hectare. Notre complexe multi sport se compose : d’une salle de Bodybuilding avec Spa, un espace piscine, un espace de mise en forme, un espace wellness, un secteur bloc administratif, et en dessous, on aura une salle de fitness VIP qui sera modulable en salle de fête. En bas aussi, nous avons également une salle prévue pour la pratique de la Boxe et le MMA. On pourra aussi faire un circuit crossfit. Au-delà des espaces sus-cités, nous avons des étangs de poissons qui vont servir afin que le personnel et les clients puissent manger bio et à suffisance. On a aussi un espace prévu pour les élevages divers. Vous avez vu du bovin, du caprin et du piscicole. En face, il y a une barrière qui n’est pas encore entamée où on compte faire un espace de jeu abritant des aires de jeu de : Basketball, Handball, Volleyball et Futsal modulable. Plus haut, nous avons une grande salle qui sort déjà de terre et qui comportera le sport de spectacle avec deux suites en bas au premier niveau. Au deuxième niveau, on aura 24 chambres et au niveau supérieur, on aura une salle de conférence, les bureaux du président, de son staff direct et puis, trois suites VIP qui composeront les nouveaux bâtiments.
A quand la livraison des travaux?
On le fera en deux ou trois étapes parce que, nous avons les deux salles de Fitness. On va livrer la salle en cours de construction au courant de l’année prochaine. Mais déjà, on pourra finir les deux salles qui pourront être mises en activité. Car, il faut générer des fonds pour continuer les autres travaux. Donc, d’ici mis juin, les deux premiers bâtiments pourront être totalement livrés. Nous sommes quasiment dans les finissions à savoir : peintures, carrelage etc. La fédération optimise les acquis à travers la signature de partenariats multiformes. Parce que, vous vous rendez compte qu’aujourd’hui au Cameroun, les gens attendent beaucoup des services publics. Mais, il faut mettre en phase des choses qui amènent à créer de l’engouement, de la richesse et de l’entrainement dans l’optique de susciter l’intérêt des athlètes et des différents sympathisants qui, à la fin deviennent des pépites pour le sport Camerounais.
Dans le cadre de ce projet, est ce que vous bénéficiez de l’appui des pouvoir publics ou d’autres mécènes ?
Pour le moment, je dirai : Non ! Parce que c’est un projet financé pour le moment sous fond propre. J’ai eu dernièrement la visite du président mondial de la World Amateur Body Building Association (WABBA) et de son Secrétaire Général. J’ai eu également la visite de monsieur Arturo Franco, président de la Confédération américaine de Bodybuilding qui est l’un des formateurs les plus capés dans le domaine du Fitness. Ils étaient là. Nous travaillons ensemble dans le cadre des partenariats techniques. Mais, à suffisance, cela m’a permis d’avoir aussi des contacts qui nous permettrons d’avoir certains matériaux. A cet effet, j’aurais besoin des services publics et en particulier du ministre des Sports et de l’éducation physique, Pr Narcisse Mouelle Kombi qui nous accompagne au quotidien afin qu’il nous signe les exonérations qui nous permettront de ne pas être taxer pour ces matériaux au niveau de la Douane.
Quel est le calendrier des activités de la saison 2025 au sein de votre fédération ?
Nous avons commencé avec une Assemblée générale qui s’est tenue il y a près de trois semaines. Nous comptons faire le début de saison le 22 février à Yaoundé. Après, nous comptons organiser le championnat national dans la ville de Douala. Nous irons ensuite à Kribi pour les finales de la Coupe du Cameroun. Et, nous aurons aussi le grand prix du Cameroun. Je profite de votre tribune pour signaler que nous aurons comme innovation cette année, les Awards du Cameroun qui permettront à suffisance de gratifier nos athlètes. L’an dernier, nous avons offert des véhicules. Nous comptons faire mieux cette année et mettre les athlètes au premier plan. Parce que vous savez, les athlètes, les entraineurs et les encadreurs sont les premiers qui mouillent le maillot et il faut les mettre au premier plan. Grâce à l’approche genre, nous espérons intéresser davantage les dames à la pratique de nos différentes activités afin de défendre valablement les couleurs de la Nation sur la scène internationale.
Quelles sont vos ambitions cette saison ?
Nos ambitions sont claires. Nous espérons gagner plus de trophées et de médailles qu’avant. Nous entreprenons de mettre en place notre projet pour qu’il puisse être utilisable. Nous souhaitons être comme lors des trois précédentes saisons, la fédération qui rapporte le plus de médailles au Cameroun. Nous aspirons former le maximum d’entraineurs dans le cadre administratif, technique et médical. Nous aspirons faire des compétitions partout au Cameroun afin de susciter l’intérêt de la population. L’objectif étant de faire en sorte que le Bodybuilding et le Fitness soient les sports dont on parle le plus au Cameroun. Nous profitons de votre tribune pour inviter toutes les entreprises désireuses de sponsoriser notre projet de ne pas hésiter à nous contacter.
Comment comptez-vous faire pour amener le Cameroun à conserver la place de choix qu’il occupe sur le plan mondial grâce aux différents lauréats engrangés ?
Je dirai d’emblée que c’est une question de management. Vous devez avoir un management stratégique porté vers l’atteinte des résultats. Comme vous le savez, les athlètes sont un peu ingrats. Vous pouvez le prendre dans la poubelle et le mettre au sommet, il ne reconnaitra jamais ce que tu as fait pour lui. On a eu des exemples dans tous les sports. Maintenant, il faudrait mettre en place des accords préalables ; des contrats axés et des choses qui permettent un donnant-donnant. Parce que, aujourd’hui, on ne peut pas tout attendre des pouvoirs publics. Il faut créer. Car, si on ne créait pas au niveau de la Fédération Camerounaise de Bodybuilding and Fitness, on ne serait pas au niveau où nous sommes aujourd’hui. Nous avons rasé les murs. Mais, aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir un ministre qui développe ce qu’on appelle: la compétence.
Quand vous êtes une fédération qui rapporte des médailles, on vous donne les moyens. Jadis, nous n’avons pas des compétitions internationales, aujourd’hui, nous avons trois à quatre compétitions par an. C’est grâce au travail. On a mouillé le maillot. On s’est décarcassé. Donc, il faut qu’on puisse avoir des athlètes qui sont reconnaissants et en même de comprendre d’où ils viennent et où ils vont. Parce que c’est très frustrant de fabriquer un athlète et de voir cet athlète qui se retrouve contre vous pour rien. On a connu pire ! Donc, on va mettre des mécanismes en place à la Fédération Camerounaise de Bodybuilding pour que chacun connaisse sa place. A la Fédération Camerounaise de Bodybuilding and Fitness, les primes des athlètes sont payées à l’avance. On n’a jamais eu une plainte des athlètes. Nous allons continuer dans ce sens. Car, c’est un élément motivateur qui encourage les athlètes à performer.
Monsieur Achille Balemagna, vous êtes pratiquement un doyen parmi les présidents de fédération sportive au Cameroun. Est-ce que vous n’avez pas les ambitions de mener des activités extra-sportives ?
C’est une bonne question. D’abord, je suis un officier de gendarmerie. Donc, je suis apolitique. Je dirai que, en tant que président de fédération, nous faisons déjà de la politique. Puisque rien que le fait de ramener des médailles pour le Cameroun, on te cite en exemple en politique. Chaque fois que nous gagnons, le ministre des sports est mis en exemple parce que c’est nous qui faisons la politique du sport et nous l’appliquons. Donc, aujourd’hui, je crois que je suis dans mon élément. J’ai été athlète de haut niveau, entraineur, je suis aujourd’hui président de Fédération et de Confédération. Je suis 1er vice-président de la WABBA. Donc, si j’aspirais à une chose, c’est d’être président mondial. Pour le moment, on a de bons termes avec le président mondial. Tout se passe bien. L’Afrique a la place qu’elle mérite. La bonne nouvelle est que le Cameroun organisera le Championnat du monde en 2026. Mais avant, la Coupe d’Afrique des Nations aura lieu au mois de décembre 2025 à Yaoundé au Cameroun.
Propos recueillis par Junior NTEPPE KASSI
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