Le technicien Camerounais et ancien Lion Indomptable revient sur la prestation des poulains de Rigobert Song face à la Suisse. Il évoque un certain mal être qui sévit dans la tanière.
« Le match de notre équipe a été moyen. Physiquement, nous n’avons pas été présents. Cela se voyait au niveau du rythme. On sent qu’il y a beaucoup de nos joueurs qui ne jouent pas en ce moment dans leur club respectif. Et puis, on n’a pas eu une préparation digne de ce nom. Conséquence, nous n’avons rien proposé d’impressionnant durant tout le match. Pourtant la Suisse est venue avec beaucoup de peur. Je pense que la sélection Suisse ne s’est pas laissée découvrir à la première mi-temps. Mais, on a vu tout de suite quand les joueurs Suisse sont revenus en deuxième mi-temps qu’ils ont appuyé un peu sur l’accélérateur. Nous avons commencé à reculer. Nous sommes venus nous asseoir devant notre défense. Et puis, je pense que notre défense a eu peur de remonter.
On avait certainement peur des ballons dans le dos de la défense peut-être parce qu’on n’a pas de joueurs de course. Il y avait beaucoup de fausset entre la défense, le milieu de terrain et l’attaque. Nos attaquants surtout Choupo Moting a couru pendant 28 minutes où il a passé le temps à barrer. Donc, quand il avait un ballon d’attaque, il se retrouvait tout seul vers l’avant. Il était obligé de faire du n’importe quoi parce qu’il n’avait pas de soutien. Il n’y avait personne dans la zone de vérité. C’était très compliqué. Dans cette équipe, il n y a aucun élément sur lequel on peut s’appuyer et compter pour penser qu’on peut apporter le danger vers l’avant. Déjà au niveau de l’animation offensive, nous avons été très nuls. Notre milieu de terrain, c’était des petites passes sur place et on n’avance pas. Notre défense est restée au fond du couloir. André Onana a passé son temps à perdre le temps. Il a joué sur sa ligne de but. Surtout les ballons qui venaient de la gauche vers la droite. Il n’est pas sorti une seule fois.
Quand on regarde cette équipe, on comprend tout de suite qu’il y a un problème. Il y a un faux respect où personne ne peut crier après l’autre. Personne ne peut dire quelque chose à l’autre. Je pense que les choses ne doivent pas se passer ainsi car ce n’est pas un club de football. C’est l’équipe nationale du Cameroun. C’est embêtant de voir des gamins qui jouent dans des grands clubs qui n’apportent pas quelque chose de positif à notre sélection nationale. Que des gens se prennent la tête en oubliant qu’il représente un pays est intolérable. Je ne peux pas comprendre qu’un gamin sorte du terrain et refuse de saluer son ainé qui a joué au haut niveau et a valablement défendu les couleurs de la Nation. On ne peut pas tolérer voir des gens avoir une telle attitude en pleine Coupe du monde. C’est inacceptable ! Il faut mieux reconstruire cette équipe pendant les prochaines années en inculquant à nos joueurs l’esprit Lions Indomptables. On ne peut pas être là à voir des gens qui viennent à l’équipe nationale et se disent être les meilleurs. Pourtant, ils ne le sont pas car être meilleur c’est sur le terrain. Le maçon se juge au pied du mur.
Il faut soigner le mal être qui sévit dans la tanière. C’est mon ressenti. Je peux dire ce que je peux. Mais, je ne suis pas le décideur et celui qui pense à la place des autres. Et puis, après, quand on regarde un peu les remplacements contre la Suisse, on sent clairement que le sélectionneur est l’ombre de lui-même par rapport à cela. Il n’est pas en principe celui qui tape le point sur la table pour prendre cette décision. C’est embêtant ! Mais bon, c’est un groupe. Si on pense pouvoir être ensemble pour avancer, je pense que ce sera une meilleure chose. Mais quand, on regarde les choses froidement, c’est dégoutant de voir que c’est l’équipe où les Kunde Emmanuel ont joué. Aujourd’hui, les gamins veulent nous faire croire que ce sont eux les meilleurs. On ne peut pas être meilleur hors du terrain. On est meilleur sur le terrain. »
Propos recueillis par P.G
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