Les Palancras Négras d’Angola ont dominé le Yaoundé African Open devant plusieurs nations venues des quatre coins du monde avec un total de six médailles soit 4 en Or, une en Argent et 4 en Bronze. Les Judokas des catégories jeunes sont également illustrés. Le Cameroun quant à lui s’en sort avec 16 médailles (5 en Argent et 11 en Bronze). Au terme de la compétition disputée du 19 au 20 novembre 2022, le président de la Fédération Camerounaise de Judo (Fecajudo), Me Alain Kingue dresse le bilan. Il fait également des projections sur la suite des activités au sein de cette institution avec en ligne de mire les élections.
Quel bilan faites-vous au terme de la Yaoundé Africa Cup et du Yaoundé African Open ?
On peut retenir qu’il y a eu beaucoup de leçons apprises surtout du côté Camerounais. Nous avons vu qu’il y a encore beaucoup de travail à faire surtout au niveau des Senior. Vous savez que nous sommes en plaine réforme de notre équipe nationale. Il y a beaucoup d’athlètes qui sont arrivés à maturité et qui ont arrêté la compétition. Donc, nous avons beaucoup de jeunes qui n’ont pas encore l’expérience nécessaire pour pouvoir glaner les médailles au très haut niveau. Vous avez vu que le Cameroun a gagné cinq ou six finales sur les 14 qui étaient prévues. Cela prouve à suffisance qu’il y a un manque de présence. Mais c’est une bonne chose parce que cela nous sert de galop d’essai. Il permettra au staff technique de se réajuster et de pouvoir réorienter les séances et les capacitations des athlètes. Mais, nous sommes contents parce que cela nous prouve aussi que sur le plan de l’organisation des manifestations, la compétition s’est déroulée dans de bonnes conditions avec tous les protocoles requis pour faire une compétition de ce niveau. Donc, sur le plan administratif et sur le plan de l’organisation, nous sommes entièrement satisfaits. Nous sommes en ce moment en période électorale. Donc, ce n’est pas évident de prendre le temps d’organiser ce type de compétition où il y a près de 25 pays présents au Cameroun. En même temps suivre le processus électoral et gérer les litiges. Donc, félicitations aux membres de l’équipe qui se sont mobilisés pour cette compétition. Je tire un coup de chapeau à mes différents collaborateurs. Mais, aussi aux athlètes parce que tout le monde est un peu déconcentré en ce moment.
Comment jugez-vous le niveau du Judo Africain en général et des athlètes qui sont venus participer à cette compétition ?
Vous savez, quand on travaille pendant 30 jours, c’est pour avoir un salaire à la fin du mois. Je crois que les autres pays travaillent 30 jours et à la fin du mois ils ont le salaire qu’ils méritent. Nous voyons que beaucoup de pays africains ont progressé. Nous avons vu l’Angola qui a surpris tout le monde par sa performance. Ce n’était pas le résultat du travail d’un jour. Nous avons vu des jeunes qui sont Juniors qui ont combattu hier (Samedi, Ndlr) qui ont fait les championnats d’Afrique Senior à Oran au début de l’année 2022. Ils ont été champions d’Afrique Senior. Donc, cela prouve à suffire qu’il y a un travail de fond qui a été fait. Chez nous, nous avons encore un système moins rigoureux. Donc, il faut qu’on remette les protocoles sur pieds. Tant pour les athlètes que pour les encadreurs. Donc, nous sommes en train de travailler dessus. Je crois que les étrangers ont montré qu’ils avaient du répondant. Ils ont relevé le niveau et montrer à tout le monde que ce n’était pas une compétition de seconde zone.
Participez à ce type de tournoi apporte quoi à un athlète qui souhaite poursuivre sa carrière au haut niveau?
Nous sommes dans les compétitions de IJF World Tour qui est le tour de qualification pour les Jeux Olympiques Paris 2024. En ce qui concerne le Judo particulièrement, il n y a pas de tournoi spécifique pour les qualifications. Les qualifications se font par ranking. C’est-à-dire qu’il faut être dans le top 18 mondial pour pouvoir marquer des points et être qualifié pour les Jeux Olympiques. Cet Open est parmi les tournois retenus par la Fédération Internationale de Judo pour marquer des points afin d’aller aux Jeux Olympiques. Cet Open est parmi les tournois retenus par la Fédération Internationale de Judo. Il apporte un certain nombre de points à nos athlètes. Comme vous le savez, nous avons les grands Slams, les Grands prix, les Masters, les Open et les World Cup. Parfois, nous n’avons pas accès aux compétitions de type Grand Slam, Grand Prix parce que c’est assez onéreux pour le Cameroun. Nous profitons de ce type de compétition. C’est vrai que cela n’apporte pas autant de point qu’un grand Slam. Mais, cela permet en même d’être dans les classements mondiaux et disputés les places dans le top 20 et top 18 mondial afin d’avoir des chances de qualifier de nos athlètes aux J.O.
Que prévoit la suite du calendrier à la Fédération Camerounaise de Judo ?
La suite du calendrier prévoit les élections. Elles sont prévues pour le 2 ou le 3 décembre 2022 au niveau national. Mais, dès mardi, nous allons commencer les élections au niveau des départements. Et puis, entre le 25 et le 26 novembre, les élections seront organisées au niveau des régions. On espère que tout se passera bien. Au lendemain des élections, nous allons dérouler le calendrier sportif et administratif de la prochaine saison.
Quel bilan faites-vous des 9 ans déjà passées à la tête de la Fédération camerounaise de Judo ?
Sur tous les pans, le bilan est plutôt positif. Nous avons pris une Fédération avec une vingtaine de clubs affiliés. Nous sommes à présent à près de 70 clubs affiliés. Nous avions dans le classement mondial à peu près une dizaine d’athlètes camerounais maintenant nous avons plus de 260 judokas camerounais qui sont dans le ranking liste de la Fédération internationale. Depuis 2013, nous avons fait tous les championnats du monde. Donc, quand on fait le ration des championnats du monde avec le ratio des 30 années antérieures, il n y a pas match. Nous avons par exemple participé à tous les Jeux Olympiques. Nous étions à Rio de Janeiro en 2016 ; Nous étions à Tokyo en 2020 et maintenant nous montons en puissance. Nous sommes allés avec un athlète à Rio, deux athlètes à Tokyo et on espère aller avec trois athlètes à Paris. Donc, il y a un travail de fond à faire. Sur le plan des avancées technologiques, nous avons fait un grand bond. Nous avons une comptabilité moderne avec un matériel technique de dernière génération.
Propos recueillis Par Junior NTEPPE KASSI
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