<strong>LANDRY KAVOGO YAOUSSIA : L’ASCENSION FULGURANTE !</strong>

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LANDRY KAVOGO YAOUSSIA : L’ASCENSION FULGURANTE !

L’international camerounais, âgé de 19 ans est présenté comme la star montante du Volleyball. Depuis 2021, il a pris part à toutes les compétitions majeures avec les sélections nationales U-19, U-21 et Senior. Le prodige ne compte pas s’arrêter en chemin. Il vient d’ailleurs de s’engager avec le club Serbe, Vojvodina Novi Sad avec lequel il disputera la Ligue des champions Européenne cette saison.

Il lui aura fallu moins de trois ans pour écrire son nom dans les annales du Volleyball africain. Landry Kavogo Yaoussia, 19 ans, a tout éclaboussé sur son passage lors des championnats d’Afrique des Nations U-19 Garçons en 2021 (élu MVP) et U-21 messieurs en 2022 (élu MVP). Pourtant, rien ne présageait un tel avenir, il y a quatre ans au moment où il exerçait son talent dans le Basketball à Yagoua. En effet,c’est par un concours de circonstance qu’il découvre le Volleyball et s’y intéresse. « En 2018, je jouais au Basket au club de la Semry de Yagoua où je voyais souvent mes coéquipiers Adbouraman Adji et Cédric Bitouna venir jouer au Volley. Un jour, j’ai trouvé Abdouraman Adji en train de regarder le match Cameroun contre Pologne du championnat du monde 2014 où il y avait Patrice Ndaki, Nathan Wounembaina, Moussa, Zonzon… J’ai regardé le match avec lui et après je suis rentré chez moi. Je me suis connecté avec l’ordinateur de mon grand frère. J’ai regardé le match complet où j’ai vu toutes les actions. J’ai été vraiment émerveillé. Cela m’a vraiment donné l’envie de jouer au Volleyball. Comme j’étais basketteur, je décide alors de me mettre au Volley. Dès mes premières séances d’entraînement, j’avais une bonne détente et j’avais les réflexes de volleyeur. Pourtant, je n’avais pas subi d’entraînement ou de formation préalable mais j’étais dans l’élément. Je ne sais pas si c’est un don. Je suis entré et directement tout à donner. J’ai fait un mois d’entraînement et j’attaquais déjà bien les ballons. C’était incroyable »,  raconte-t-il.   

En confiance, il intègre l’équipe de volleyball du Lycée de Yagoua et prend part à sa première compétition scolaire officielle en 2018. Puis, enchaine avec le championnat local Cadet. « Ma première compétition était la Fenassco Ligue A avec le lycée de Yagoua à Maroua où on a perdu la finale contre le lycée bilingue de Kousseri. Ensuite, je suis allé jouer une compétition à Yaoundé avec Yagoua VB. C’était ma première compétition avec un club. Nous avons bien joué et nous sommes arrivés en finale. Nous avons perdu le match contre EVB Tigaza de Bertoua. J’étais satisfait de ma prestation. Car, je jouais en face des cadets qui revenaient des Jeux africains de la jeunesse et de certains joueurs surclassés en Juniors qui étaient en stage avec la sélection nationale pour préparer la CAN. Je les ai vus avec les maillots de l’équipe nationale et cela m’a donné l’envie de porter aussi ce maillot et de continuer à travailler. Cela m’a également donné l’envie de rester à Yaoundé parce que je me suis dit que cela devait être plus facile pour moi de m’intégrer dans la famille en restant dans la ville», argumente-t-il.

Kavogo bloqué dans son élan

Cependant, l’enfant prodige fait face à une difficulté. Celle de convaincre son papa d’accepter qu’il joue au Volleyball. Une guerre froide se déclenche entre les deux car ayant des avis contradictoires sur la question. Mais, la détermination de Landry Kavogo fini par prendre le dessus sur les inquiétudes de son Papa malheureusement décédé il y a quelques mois. « Mon papa n’était pas d’accord car il ne voulait pas que je joue au Volleyball. Ce n’était pas facile parce que j’ai montré à mon papa que s’il ne me laisse pas jouer au Volleyball, en retour, je ne partirai pas aussi à l’école. Il avait compris que c’était mieux de me laisser faire ce que je voulais parce que je ne voulais plus aller à l’école comme il voulait. Tout le temps, j’étais à la maison. Quand il rentrait tôt, il grondait. Mais moi, j’avais fait la tête dure. Je voulais seulement jouer au volleyball. La première fois que j’ai été convoqué à l’équipe nationale, il a vu ça sur Facebook. Il était étonné de voir mon nom. J’étais présélectionné pour le stage préparatoire à la Coupe d’Afrique des Nations cadette. Nous avons commencé le stage à Yaoundé par la suite, on a renvoyé notre compétition en 2021. Le jour que nous sommes rentrés au Nord en 2020, le président Abouem nous a présenté un projet Sport-Etudes. J’ai expliqué à mon papa. Il a accepté que j’intègre ce projet en me disant que comme c’est Sport-Etudes et vue ma passion pour le Volleyball, il me donne son accord. Il m’a demandé de prendre le risque en espérant que ce risque paiera. Il m’a souhaité bonne chance », explique-t-il.

Kavogo recevant une distinction de Espoir d’Afrique.

De Yagoua à Yaoundé.

Kavogo quitte donc Yagoua et s’installe à Yaoundé où il intègre le projet Sport-Etudes de la Fédération Camerounaise de Volleyball au Collège Bilingue Johnston. Avec ses coéquipiers convoqués en stage, ils sont pris en charge par la Fédération et logés dans un hôtel de la ville durant plusieurs mois. « Je garde ce moment comme l’un des meilleurs souvenirs de mon enfance. J’ai passé des bons moments. J’ai appris à vivre loin de ma famille. J’ai appris à être avec des amis avec beaucoup de solidarité et une ambiance saine. Pourtant, nous étions des concurrents sur le terrain. Je peux dire que j’ai trouvé une famille au Volleyball grâce au Président de la Fédération camerounaise de la discipline, Monsieur Julien Serge Abouem », relate-t-il.

Retenus pour prendre part au championnat d’Afrique des Nations, le natif de Dana, localité située dans la région de l’Extrême Nord voit en cette compétition une opportunité de saisir sa chance et de montrer au monde ce qu’il sait faire.  « En 2020 avec la sélection des moins de 19 ans. Je me suis dit que c’est le moment ou jamais de jouer et de mettre tout dans le Volleyball. J’ai travaillé et je suis allé à la CAN en 2021 avec l’ambition de gagner la compétition et le titre de meilleur joueur. Comme souhaité, j’ai fini meilleur joueur mais nous n’avons pas eu la chance de soulever la Coupe. Ce titre de MVP aura été le déclic de ma carrière car après ce trophée je me suis dit que je pouvais gagner d’autres distinctions au plus haut niveau et aider ma famille davantage », rapporte-t-il.

Kavogo élu MVP de la CAN U-21 Messieurs.

L’attraction internationale !

Avec cette prestation mémorable loin des siens pour sa première compétition continentale, Landry Kavogo suscite désormais l’admiration de tous et devient une attraction. Du coup, il signe son premier contrat dans un club du championnat d’élite. « Après la coupe d’Afrique des Nations U-19 Garçons, je retourne au Nord pour rendre visite à mes parents et pour présenter mes trophées. Deux jours après, je reçois un coup de fil du président de la Fédération qui me dit de venir m’entrainer avec Port Autonome de Douala car le club prépare le championnat d’Afrique des clubs prévu en Tunisie. Je suis arrivé et j’ai signé un contrat avec Port Autonome de Douala. Mon Intégration s’est bien passée. Les joueurs ont été sympas avec moi. Le coach Ndaki et le président du PAD, Monsieur Ahanda étaient les premiers à venir vers moi. Tout le monde m’a bien accueilli. Je me suis senti chez moi », argumente- t-il.  

Son passage au Port Autonome de Douala lors de la saison 2021-2022 lui fait littéralement explosé. Il enchaine des trophées dans les compétitions locales et prend part au championnat du monde U-19 puis à la CAN Senior Messieurs. Les sollicitations à l’international commencent à tomber. Il effectue d’ailleurs un stage avec le club de Cannes en France. Mais, après moult tractations et une brillante prestation au championnat du monde 2022, il s’engage avec le club de Vojvodina Novi Sad en Serbie. Arrivé en Serbie depuis quelques jours, il continue son acclimatation. « L’intégration se passe bien. L’essentiel de l’équipe s’exprime en Serbe. Il y a les bulgares. Certains parlent anglais. Les coaches parlent le Français et l’Anglais. Je m’en sors en anglais et je parle français. Je pense que ça va. Ils sont très sympa ici. Je suis bien logé et j’aime bien la ville aussi. Je remercie mon agent, mes grands frères Nathan Wounembaina et Jean Patrice Ndaki Mboulet et le président Abouem pour leur conseil et leur apport dans cette démarche ainsi que dans ma carrière », conclut-il.

Née le 24 mai 2003 à Dana, Landry Kavogo est issue d’une famille de 15 enfants. Son plus grand rêve est de jouer dans les meilleurs clubs du monde et être parmi les meilleurs joueurs comme ses modèles Nathan Wounembaina et Jean Patrice Ndaki Mboulet.

Par Pacôme GUY

 

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