Les coéquipières de Gabrielle Aboudi Onguene ont été rescucités à une décision des responsables de la Confédération Africaine de Football portant sur l’augmentation du nombre d’équipe devant prendre part à la compétition passant de 12 à 16 Nations.
Le Cameroun ne sera pas absent de la Coupe d’Afrique de Nations de football pour une deuxième édition consécutive. L’ombre d’une deuxième absence consécutive à la CAN planait lourdement sur Yaoundé, suite à la défaite amère subie la semaine dernière face à l’Algérie (défaite 3-1 au cumulé). L’élimination était actée, le désespoir palpable.
Le salut est venu du Caire. Dans une volonté affirmée d’accélérer le développement du football féminin sur le continent, le Comité Exécutif de la CAF a validé l’élargissement du plateau final de la CAN Féminine, le faisant passer de 12 à 16 équipes à partir de l’édition 2026. Cette augmentation de quatre places a créé un vide à combler après la fin des éliminatoires.
La CAF a alors tranché : les quatre places supplémentaires seraient attribuées aux équipes les mieux classées au Classement Mondial Féminin de la FIFA parmi les nations éliminées au dernier tour qualificatif. Fort de son rang (66e), le Cameroun a été désigné pour bénéficier de ce repêchage inattendu, aux côtés de la Côte d’Ivoire, du Mali et de l’Égypte, nations majeures également tombées au combat. C’est donc une qualification « par la fenêtre », purement administrative, qui offre une seconde chance au fleuron du football féminin camerounais.

Les déboires récentes : une crise sportive évidente
Si cette qualification est accueillie avec un soulagement immense, elle ne doit en aucun cas masquer les graves défaillances enregistrées par la sélection nationale durant ces derniers mois.
L’élimination face à l’Algérie, équipe certes en progression mais traditionnellement moins huppée que les Lionnes, est le symbole d’une crise sportive profonde. La double confrontation a révélé une équipe en manque criant de cohésion, d’efficacité offensive et de rigueur défensive. La défaite 3-1 au cumulé vient s’ajouter à un bilan récent loin des standards d’une nation quatre fois finaliste de la compétition.
Ce n’est, en effet, pas le premier échec retentissant. Les Lionnes Indomptables avaient déjà manqué la dernière édition de la CAN (2024), une humiliation historique qui avait mis fin à une participation ininterrompue depuis la création du tournoi en 1991. Cet échec en qualification pour la CAN 2024, suivi de l’élimination initiale pour l’édition 2026, dessine le portrait d’une sélection en déclin inquiétant.
Le sélectionneur Jean-Baptiste Bisseck et son staff ont souvent été pointés du doigt pour la méforme du groupe et le manque d’un véritable plan de relance. L’équipe, mêlant cadres expérimentées et jeunes talents, peine à trouver un équilibre et des automatismes probants. Les Lions Indomptables ont clairement besoin d’une profonde restructuration.
Objectif rétabli : le mondial 2027 en ligne de mire
Malgré la manière, le plus important est que cette « deuxième vie » offre au Cameroun l’opportunité de retrouver la course pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2027 au Brésil. La CAN 2026 étant le tournoi continental servant de qualification pour le Mondial, les Lionnes Indomptables ont désormais leur destin en main.
Cette qualification administrative doit servir de déclic. L’urgence est de transformer ce sursis en une véritable renaissance sportive. Les supporters, soulagés, attendent désormais des performances dignes du passé glorieux de leur équipe. Le temps presse pour le staff et les joueuses pour se préparer et prouver que leur place parmi les 16 meilleures nations africaines est bien méritée sur le terrain.
Junior NTEPPE KASSI

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